Richard Martineau Lundi, 11 mai 2020 05:00 : Il y a un proverbe géorgien sur les promesses que j’aime bien.
https://www.journaldemontreal.com/2020/05/11/assez-de-promesses-en-lair
« Qui n’accomplit pas ses promesses se fait des ennemis. »
Et un proverbe chinois, aussi.
« Mieux vaut mécontenter par cent refus que manquer à une seule promesse. »
Ou, comme on dit en bon québécois : « Si t’es pas capable de tenir tes promesses, bâtard, fais-en pas ! »
LA VISITE DÉBARQUE
J’aurais envie de dire ça au gouvernement.
À quoi ça sert de dire que Montréal va se déconfiner à telle date, si on n’a pas vraiment le contrôle de la situation ?
« Montréal va se déconfiner le 19 mai ! Non, le 25 mai ! Ou alors le 1er juin ! »
Tout ce qu’on réussit à faire, c’est de frustrer les gens encore plus lorsque la situation nous force à repousser la date.
La triste réalité, c’est qu’on ne sait pas quand Montréal va pouvoir se déconfiner. Car on ne sait pas quelle sera la situation à Montréal dans deux semaines. Ou trois. Ou quatre.
On a beau dessiner toutes sortes de courbes et de graphiques pseudo savants, avec des lignes rouges, jaunes et bleues qui descendent, remontent et se croisent dans de jolies arabesques, on ne sait pas.
Ce n’est pas nous qui allons décider quand Montréal va pouvoir mettre fin à son hibernation et sortir de sa grotte en s’étirant les membres. C’est le virus.
Idem pour la ministre du Tourisme Caroline Proulx.
« On va avoir un bel été, on va pouvoir faire du tourisme », a-t-elle dit.
Qu’est-ce qu’elle en sait ? Elle a consulté un astrologue, une diseuse de bonne aventure ?
Ça va leur tenter, aux gens des régions, de voir arriver les Montréalais, cet été ? « Salut, les amis, c’est les pestiférés de la métropole, on vient vous faire la bise ! »
Pas sûr...
Comme m’a dit Roméo Bouchard à QUB Radio il y a quelques jours, depuis sa maison située dans le Bas-Saint-Laurent : « On vous aime bien, chers Montréalais, mais cet été, restez chez vous ! »
LA CARTE DE LA FRANCHISE ?
Pas facile de diriger un gouvernement dans une période comme celle que nous traversons.
Les citoyens se tournent vers toi et veulent que tu les rassures. Que tu leur dises, en les regardant droit dans les yeux : « C’est ça qui va se passer, et ça va se passer comme ça ! Fiez-vous sur nous, nous savons ce que nous faisons, nous avons les choses bien en main ! »
Or, la vérité, c’est que tu ne le sais pas. Les variables sont trop nombreuses.
Même les plus grands spécialistes se contredisent.
Alors... tu dis aux citoyens que tu ne sais pas ce qui va se passer ? Tu joues la carte de la franchise ? En disant que les gens sont assez grands pour comprendre ?
Pas évident.
Les points de presse quotidiens étaient censés nous rassurer.
Or, plus j’écoute notre trio de choc parler, affirmer une chose une journée puis son contraire le surlendemain, moins je suis rassuré et plus je suis inquiet.
Comme dit un autre proverbe oriental datant du XVIIIe siècle : « Sois constant dans tes actions et fidèle dans tes promesses. ».