Mathieu Bock-Côté Samedi, 4 avril 2020 - Globalement, les Québécois se comportent admirablement dans la présente crise.
Ils se soumettent aux exigences gouvernementales et cherchent à faire contre mauvaise fortune bon cœur.
https://www.journaldemontreal.com/2020/04/04/les-delinquants-de-la-covid-19
Comme d’habitude, notre peuple se soude dans l’adversité.
Quelques excentriques se confinent dans la joie, plusieurs souffrent entre quatre murs, et la plupart endurent comme ils peuvent. C’est ainsi qu’on guerroie contre le virus.
Insouciants
On trouve toutefois, dans les marges de notre société, un lot significatif d’idiots, d’abrutis satisfaits et d’insouciants qui s’imaginent que les consignes ne les concernent pas.
Ce sont les délinquants de la COVID-19. Ils se ruent dans les parcs, rusent avec la loi pour se rassembler et se contrefichent de la santé publique.
C’est à cause d’eux que le gouvernement Legault a dû renforcer les règles, et que Valérie Plante menace de fermer les parcs dans les prochains temps. L’incivilité des uns entraîne la perte de liberté des autres. L’individualisme extrême qui convertit les désirs en droits fondamentaux ruine l’esprit civique.
Tous finissent par en payer le prix, même les tranquilles flâneurs, qui ne faisaient de mal à personne.
Et puis il y a les fanatiques.
Quand on apprend que certaines communautés religieuses continuent de pratiquer leurs rituels sans tenir compte des exigences de la distanciation sociale, comme si la loi civile ne les concernait pas, on confesse avec raison sa perplexité.
Il y a des limites à vivre à l’extérieur de la société.
Fanatiques
Certains rassemblements qui se veulent festifs, comme des mariages, sont en fait de véritables défis à l’ordre public et à la santé publique.
Il est normal que les croyants prient en ce moment. Mais le culte doit s’aménager en fonction des exigences de l’ordre public. C’est ainsi que les communautés coexistent vraiment.
Quand ces règles ne sont plus respectées, le fameux vivre-ensemble vire à la farce lugubre.