Ce ne sont plus des originaux - Mario Dumont

Mario Dumont Vendredi, 2 octobre 2020 05:00 - Nous avons tous quelques originalités dans nos vies.

https://www.journaldemontreal.com/2020/10/02/ce-ne-sont-plus-des-originaux

L’un a voté une fois pour le Parti Rhinocéros, l’autre collectionne les timbres norvégiens, celui-ci écoute du chant grégorien russe pour se détendre. Des originalités qui font sourire.

La même originalité s’applique en matière de croyances. Votre tante est convaincue que son mélange d’herbes et de jus de citrouille guérit telle maladie, votre cousin dit savoir que la NASA garde captifs quelques extraterrestres. Bof ! on ne se chicanera pas pour ça.

Même chose si votre voisin est convaincu qu’il gagnera le million en misant sur les numéros pris dans son horoscope. Vous lui souhaitez bonne chance avec le sourire ! À la limite, on accepte que des gens rejettent des faits vérifiés comme le fait que la terre soit ronde. Tant que c’est sans conséquence.

C’est probablement avec cette bonhomie que la plupart des Québécois ont accueilli au départ le mouvement complotiste ou le mouvement des sceptiques qui ne croient pas à la pandémie. Le problème, c’est que cette fois-ci, les choses tournent mal. La pandémie est réelle et coûteuse. Et les propagateurs des messages complotistes ont engendré de la tension sociale et de la violence.

Plusieurs exemples cette semaine illustrent la tension dans toutes sortes de sphères.

Dans l’autobus

Une chauffeuse d’autobus reçoit un coup de poing en faisant son devoir de rappeler l’obligation de porter le masque dans le transport en commun. Elle a la mâchoire fracturée ! 

Frapper du poing dans le visage de la conductrice. Avez-vous pensé à ce qui se passe dans la tête de l’individu ? À la rage permanente ? C’est ce qui arrive lorsqu’on se fait convaincre que toute la société est folle de s’occuper d’un virus qui n’existe pas. C’est le principe du conducteur qui entre à l’envers sur l’autoroute et peste contre tous ces malades qui arrivent dans sa face.

Réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, les menaces incluant les menaces de mort sont devenues monnaie courante. Celles envers les politiciens, le premier ministre, le maire de Québec ont fait la manchette. Elles ne sont que la pointe de l’iceberg de la violence inouïe qui y règne.

Contagion

Une femme de Ripon en Outaouais a été infectée par un collègue de travail qui ne croyait pas au coronavirus. Elle a été malade, son conjoint aussi, mais surtout ses parents âgés. Le type ne respectait aucune consigne au bureau, fier d’affirmer sa conviction que le virus n’existe pas. Il pourrait avoir des morts sur la conscience. L’ironie de ce cas, selon Le Droit, c’est que le « sceptique » aurait lui-même été malade. Tu parles !

Attaque d’une communauté

La cerise sur le sundae consiste à attaquer toute une communauté. Les antimasques iront barber les gens du Bas-Saint-Laurent, à Rimouski, ce samedi. Cette région qui a vécu une éclosion hâtive et tente de freiner la propagation. Comment accepter que des irresponsables arrivent en covoiturage des zones rouges pour y faire leur petit spectacle ?

Ce n’est plus de l’originalité, mais une menace aux autres.

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