L’espoir est un engagement - Josée Legault

L’avenir post-COVID nous sera-t-il meilleur ou replongerons-nous par automatisme dans la frénésie d’avant ?

Josée Legault Mardi, 7 avril 2020 05:00 - L’avenir post-COVID nous sera-t-il meilleur ou replongerons-nous par automatisme dans la frénésie d’avant ?

https://www.journaldemontreal.com/2020/04/07/lespoir-est-un-engagement

Qu’ils sont beaux tous ces arcs-en-ciel. Sur nos fenêtres et nos portes, ils brillent de tous leurs feux en défiance courageuse de la COVID-19. Face à trop d’inconnu, ils nous parlent d’espoir et de solidarité. « Ça va bien aller ». On l’espère tellement.

Chez chacun, espérer face aux épreuves, c’est notre ressort invisible. 

Dans nos sociétés atomisées, la tourmente nous ramène néanmoins à l’essentiel : l’espoir est aussi le moteur de notre résilience collective. En suivant les consignes de la santé publique, nous espérons finir par nous en sortir. Ensemble. 

En prenant soin de soi, on prend soin des autres. Et vice-versa. Après des décennies d’un néolibéralisme décomplexé qui nous avait imposé le grand chacun-pour-soi, serons-nous toutefois capables de ne pas y retourner quand le virus s’estompera de nos vies quotidiennes ?

L’engagement d’agir

Pour le moment, l’espoir d’arriver éventuellement à l’après-COVID nous propulse à espérer cet avenir meilleur. Mais le sera-t-il vraiment ou replongerons-nous par automatisme dans la frénésie d’avant ? 

Parce que ces questions se posent, j’aime beaucoup la manière dont l’auteur-compositeur Zachary Richard en parlait, dimanche, en entrevue à Radio-Canada.

De sa Louisiane et en confinement, il en a dit ceci. « L’espoir, c’est un engagement. Ce n’est pas un cadeau du ciel. L’espoir n’existe pas sans action. Si on tient à l’espoir, il faut agir pour que cet espoir puisse se réaliser. Pour le moment, on est réduit à une espèce d’espoir non actif, dans la mesure où la meilleure chose qu’on peut faire est de rester chez soi et espérer que ça passe. Mais une fois qu’on est engagé, on a quand même raison d’espérer. » 

L’engagement d’agir. C’est l’essence même de l’espoir, le vrai. Sans ignorer pour autant les drames humains provoqués par la crise – ils sont trop nombreux pour le faire –, il n’en reste pas moins que l’espoir agissant, on le voit enfin refaire surface. 

Questionner nos choix

On redécouvre nos familles, mais questionnerons-nous aussi notre choix collectif de « placer » de plus en plus de personnes vulnérables dans des résidences privatisées ? Oserons-nous demander à l’État – dont on redécouvre le rôle protecteur –, de mieux aider les familles dont la préférence future serait de vivre à nouveau de manière plus intergénérationnelle ?

On découvre soudainement l’importance vitale de tout plein de gens pourtant sous-payés pour les services essentiels qu’ils nous donnent : caissiers, journaliers, camionneurs, préposés aux bénéficiaires, etc. Une fois le tsunami du virus passé, leur laissera-t-on les hausses de revenus décrétées pour les aider à tenir le coup ?  

On prend également conscience de l’urgence qu’il y a à rendre le Québec plus autosuffisant. 

La grave pénurie mondiale de masques et de gants pour le personnel médical et les populations elles-mêmes, nous le rappelle brutalement. 

D’où l’engagement du premier ministre François Legault à favoriser de plus en plus leur production locale. 

Idem pour les médicaments et notre chaîne alimentaire. Comme quoi, l’espoir, c’est agir. Merci Zachary Richard de nous le rappeler.

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