Emmanuelle Latraverse Mardi, 8 décembre 2020 05:00 - Il était facile pour les provinces de taper du pied pendant que le gouvernement Trudeau ramait dans la gravelle dans le débat sur l’accès au vaccin.
Hier, le premier ministre a, en partie, changé la nature du débat.
Certes, Justin Trudeau a fait baisser la pression.
En laissant entrevoir la livraison de 249 000 doses du vaccin de Pfizer d’ici la fin du mois de décembre, il a au moins démontré que son équipe est capable de tirer son épingle du jeu dans la jungle contractuelle que représente la course aux vaccins à l’échelle mondiale.
Dorénavant, la balle est dans le camp des provinces. C’est à elles de démontrer qu’elles « méritent » ces premières doses.
Le grand test lundi prochain
Vous trouvez que j’exagère ?
Ce n’est pas pour rien que le ministre de la Santé, Christian Dubé, a affirmé que « si le test va bien, le 14 », le Québec pourrait espérer vacciner jusqu’à 28 000 personnes d’ici le 4 janvier.
On a appris hier que Pfizer attend la preuve que les provinces sont prêtes avant de livrer la balance des doses fin décembre.
La pharmaceutique sait que son vaccin est particulièrement difficile à manipuler. Une mauvaise manutention minerait son efficacité. C’est là un risque que Pfizer ne veut pas prendre.
Donc, lundi 14 décembre, la livraison de quelque 18 000 doses au pays, dont 4000 au Québec, sera déterminante pour la suite des choses.
C’est ce qu’on appelle dans le milieu, le grand tango.
Les gouvernements veulent les meilleurs vaccins. Les pharmaceutiques qui ne veulent pas rater leur rendez-vous avec l’histoire veulent transiger avec les gouvernements affichant la meilleure logistique.
Le major général Dany Fortin a comparé l’exercice de lundi prochain à une répétition générale.
Si, au théâtre, une mauvaise générale annonce une bonne première, cette fois-ci les provinces n’ont pas le luxe de se tromper.